« L’opposition ne peut pas vouloir faire croire qu’il suffirait de changer de président pour que la menace terroriste et la guerre disparaissent. »

« L’opposition ne peut pas vouloir faire croire qu’il suffirait de changer de président pour que la menace terroriste et la guerre disparaissent. »

Atlantico: Comment se passe cet été – qui aura marqué la France –  à Drancy, la commune de Seine Saint Denis dont vous êtes le maire et qui accueille une forte proportion de population immigrée ou d’origine arabo-musulmane ? Où en sont les relations entre les gens ? Comment cette population a-t-elle réagi/régit-elle aux dernières attaques terroristes à caractère islamiste survenues en France ? Jean-Christophe Lagarde : Cette population réagit comme le reste de la population française, avec de l’inquiétude et de la colère. L’inquiétude concerne la répétition des actes barbares auxquels nous faisons face depuis un an et demi, mais également la crainte d’être pointée du doigt. Pour ce qui est de la colère, elle est double : elle est tournée contre ces actes barbares, mais également – même si cela s’est calmé après l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray –contre les représentants de la communauté musulmane qui ne réagissaient pas suffisamment à leurs yeux pour se démarquer des terroristes de Daech mais également pour affirmer leur propre rôle, la part qu’ils doivent et souhaitent prendre dans cette guerre qui nous est livrée. La caractéristique de la communauté musulmane est de ne pas être organisée, de ne pas avoir de lieux pour se rencontrer. Pour la communauté musulmane, comme pour la communauté nationale, un catalyseur est nécessaire, et ce catalyseur peut venir d’une initiative de personnalités de cette communauté, connues et crédibles, comme on l’a vu avec l’appel lancé dans le JDD. Concernant les réactions suite aux différentes attaques terroristes à caractère islamiste en France, une partie minoritaire a pu dénoncer les attentats deCharlie Hebdo tout en affirmant que le journal s’était quand...