Avez-vous enfin conclu un accord avec Nicolas Sarkozy sur les régionales ?
Non. Aujourd’hui, les conditions d‘un accord ne sont pas réunies. L’UDI dit les choses très clairement depuis le début : il y a trois régions où nos candidats sont les mieux à même de l’emporter : la Bourgogne-Franche Comté avec François Sauvadet, le Centre-Val de Loire avec Philippe Vigier et la Normandie avec Hervé Morin. C’est une demande raisonnable au regard des poids politiques des uns et des autres, mais « les Républicains » manifestement ne sont pas désireux aujourd’hui, ou pas en capacité je ne sais pas, d’accepter ces demandes. Or, pour nous elles sont incontournables. Nous sommes dans une situation où, dans les dix jours qui viennent, si nous n’avons pas trouvé de solution, nous n’aurons pas de liste commune dans un certain nombre de régions. Ne serait-ce que pour des raisons techniques : les candidats en lice font campagne, dépensent de l’argent et à un moment donné nous ne pourrons plus fusionner les listes. Il y a entre trois et six régions où nous ne serons plus en situation de le faire.
Pourquoi vos discussions bloquent-elles ?
Un certain nombre de gens chez « les Républicains » considèrent que trois têtes de liste sur 13 régions, c’est trop. Ils ont sans doute encore trop le prisme de ce qu’était l’UMP : la volonté d’être un parti unique. Les élections départementales ont pourtant montré qu’assumer la diversité de l’opposition, c’est cela qui est gagnant. Si les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans l’UMP ne sont pas représentés, si on repart comme avant 2012, on ira à la défaite.
En l’absence d’accord, présenteriez-vous un candidat en Rhône-Alpes-Auvergne face à Laurent Wauquiez ?
Avec Franck Reynier, notre chef de file, nous sommes d’accord sur le fait que nous recherchons un accord local dans le cadre d’un accord national. S’il n’y a pas d’accord national, il ne sera pas possible d’avoir un accord local.
En Ile-de-France, la candidate UDI Chantal Jouanno a dit qu’elle se retirerait si son parti le lui « imposait ». Allez-vous le lui imposer ?
La question ne se poserait que si un accord global existait, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. De toute façon, il ne sera pas nécessaire d’imposer quoi que ce soit à Chantal Jouanno, qui est parfaitement d’accord sur fait que tout cela dépend d’une négociation globale et pas seulement du souhait des uns et des autres, comme dans tout parti politique. Soit nous sommes en situation de conclure un accord national et elle y participera, soit il n’y a pas d’accord et elle participera à la stratégie des listes différenciées.
Certains, chez les Républicains, évoquent la possibilité que l’UDI obtienne trois ou quatre têtes de listes, en incluant l’Outre-Mer. Ce serait une solution ?
Evidemment non. Il n’y a pas d’autres régions que les trois que j’ai citées dans lesquelles nous avons les candidats qui nous paraissent les mieux placés pour conduire une liste d’union. Ce n’est pas une négociation de marchands de tapis ! Il s’agit de voir quelles sont les meilleures options pour que nous gagnions. Soit l’objectif est de gagner, soit il est d’écraser ses partenaires et alors chacun devra défendre son identité.
Avez-vous conclu un accord avec Nicolas Sarkozy sur la primaire de 2016 : il vous accorde trois têtes de liste aux régionales, et en échange l’UDI participe à la primaire ?
Les primaires n’ont jamais fait partie de nos discussions et ne peuvent pas en faire partie. L’UDI prendra une décision sur le sujet lors d’un congrès des militants au printemps prochain. Il serait stupide de se préoccuper aujourd’hui de la présidentielle. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy connait très bien ma position.