Député-Maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), Jean-Christophe Lagarde avait proposé, en novembre, la création d’une garde nationale de réservistes.
François Hollande avait annoncé au Congrès de Versailles une garde de réservistes de la Défense. Elle tarde à se concrétiser…
JEAN-CHRISTOPHE LAGARDE. Il ne faudrait pas que le président endorme le sujet ! Au lendemain des attentats, de nombreux citoyens ont spontanément offert leurs services à l’armée, aux secouristes. Ils ont manifesté l’envie d’être associés à la défense de la patrie, de participer à notre protection collective. C’est d’autant plus intéressant que l’Etat manque de moyens et cela coûte cher. On l’a vu avec « Charlie ». Les gardes statiques avaient été supprimées. Une garde nationale de volontaires, en uniforme et armés, formée et encadrée par des professionnels de la sécurité de la police ou de l’armée, décuplerait les moyens opérationnels à moindres frais.
Ce serait une sorte de néoservice militaire ?
Non. Il ne s’agit pas de mobiliser des gens sous les drapeaux pour faire la guerre comme en 14-18. Les besoins sont d’un autre ordre. Il s’agit de déployer sur le territoire des éléments dissuasifs de sécurité. Une garde nationale, qui n’est ni une milice ni un commando, pourrait sécuriser des sites industriels, des zones commerciales, des lieux de culte ou de spectacle. Cela aiderait à tenir dans le long terme car la menace terroriste va durer.
Que demandez-vous à François Hollande ?
Il serait mal inspiré de ne pas se saisir des bons outils. S’il opte pour un service civique revu et corrigé, c’est un non-choix ! Un service civique doit servir à apporter du soutien dans les domaines éducatifs, sociaux, humanitaires. Mais en aucun cas il n’a à voir avec les attentats ou la sécurité. Pour cela, il faut des gens formés, armés, respectant une hiérarchie militaire ou policière et encadrés par des professionnels. C’est plus dissuasif qu’un vigile désarmé à l’entrée d’un magasin ou d’une salle de spectacle.