Le député et maire centriste de Drancy (Seine-Saint-Denis) a interpellé le ministère de l’Intérieur sur le problème des doubles inscriptions sur les listes électorales.
Vous avez adressé un courrier au ministère de l’Intérieur pour l’alerter sur ces doubles inscriptions sur les listes électorales. Qu’en espérez-vous ?
Jean-Christophe Lagarde. Je veux que le ministre fasse son boulot et règle cette situation d’ici au 23 avril. Si j’étais à sa place, je lancerais immédiatement un audit. Moi, j’ai pris conscience de cette anomalie grâce à une électrice très honnête dans ma commune de Drancy, qui nous a alertés. Elle avait reçu une carte électorale pour voter à Drancy et une autre à son ancienne adresse à Sevran. C’est à partir de là que nous avons pu remonter le fil. Qu’en est-il au niveau national ? Je vais également demander une enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette situation.
Vous dénoncez un dysfonctionnement ?
C’est un très grave dysfonctionnement. Je suis maire depuis seize ans, la responsable des élections à Drancy occupe ce poste depuis trente-cinq ans : c’est la première fois que nous sommes confrontés à un tel cas de figure. En prime, nous avons découvert que l’Insee ne faisait pas son travail. Quand nous les avons contactés pour les alerter, ils nous ont répondu qu’ils n’avaient pas le temps de contrôler les doubles inscriptions. C’est aberrant. Avec le numéro d’électeur, attribué à chaque citoyen, il doit pourtant bien exister une solution informatique pour résoudre facilement ce problème.
Cette situation peut-elle avoir un impact sur l’élection ?
Bien sûr, des électeurs malhonnêtes peuvent voter deux fois, et il y a un réel risque de fraude électorale. C’est d’autant plus sensible que cette année le résultat s’annonce très, très serré. Pour la présidentielle, mais aussi pour les législatives, où un candidat peut être qualifié à 1 voix près. Non seulement cela peut changer l’issue du scrutin, mais un candidat éliminé à quelques voix près, ou tout juste sous la barre des 5 %, pourrait engager un recours et contester l’élection.